Une page se tourne. Une nouvelle se dessine. 

En écrivant ces mots, je sens un mélange de peur et d’excitation, mais également le vertige me saisir. 
Ça fait plusieurs années que j’y pense mais rattrapée par la raison, je n’osais franchir le pas. Ce n’est jamais évident de prendre des risques consciemment et de se jeter dans le vide. On ne nous apprend jamais que ça fait partie de la vie si tant est qu’on veuille vraiment la vivre. 
Depuis plusieurs années, je suis en quête de sens, comme beaucoup. Je suis partie en quête de moi-même dans un voyage intérieur incessant et j’ai parfois l’impression de ne pas être sortie de la machine à laver. ;)

Je savais qu’en ouvrant la porte, elle ne se refermerait pas, pour le meilleur et pour le pire. J’imagine que je devais être prête. La connaissance de soi est un long chemin qui demande beaucoup de bienveillance, d’amour et de s’offrir un temps précieux pour se découvrir, s’observer sans jugement, s’accepter et s’aimer. Un processus qui demande beaucoup d’humilité, de compréhension, d’accepter les incompréhensions aussi, et parfois de plonger dans ses abysses avec courage pour se sentir libre, grandit. Un voyage infiniment beau, pur et puissant, mais jamais facile ou léger. En ce qui me concerne en tout cas.

Ce n’est pas si facile de s’écouter, de s’en remettre à son coeur, d’accueillir sa vulnérabilité et pourtant ça parait simple. Les résistances, les carapaces, les réflexes de protection demeurent. Accepter le changement, que tout peut être différent, que rien ne sera jamais plus comme avant et s’en donner les moyens, c’est aussi ça prendre la responsabilité de sa vie.

En 2014, je rentrais en France après quasiment 10 ans de vie en Inde, mon pays d’origine. C’est là-bas, en Inde qu’a commencé mon exploration intérieure, grâce à la découverte de la méditation Vipassana dans un premier temps. Une révélation, un bouleversement dans ma vie me menant progressivement vers l’Ayurvéda et le yoga, puis vers le chamanisme et le tatouage spirituel. Un chemin d’auto-guérison s’était amorcé et n’a jamais cessé depuis. Les formations, les rencontres, les expériences qui s’ensuivirent m’ont permis de mieux me connaître, mieux me comprendre et de m’accepter de plus en plus telle que je suis, pour me réaliser et contribuer à la réalisation des autres. 

Déjà avant la fin de ma formation en Ayurveda, mon coeur savait que ce ne serait pas une fin en soi. L’ayurveda a fait partie de mon chemin mais n’est pas ma destination. J’ai commencé à pratiquer les massages ayurvédiques, ainsi que les conseils en
alimentation. Ce fut une expérience incroyablement enrichissante et
transformative, qui m’a aidé à grandir, tout autant que les personnes que je
recevais en consultation. 

Pourtant, malgré les retours positifs, je ne me
sentais toujours pas l’âme d’une thérapeute. La pratique des massages me convenaient mieux car je me
sentais en lien avec les gens et je me sentais un peu comme une artisane du
corps. C’était aussi très gratifiant de sentir que je pouvais procurer du
bien-être grâce à mes mains. Je ressens beaucoup de gratitude car j’ai
conscience qu’au delà des belles rencontres, j’ai énormément appris au
contact de toutes ces personnes qui m’ont fait confiance. C’était un réel
bonheur de me sentir utile, même si je ne me sentais pas vraiment à ma place. Toutefois, j’avais la certitude que je devais être au service des autres, persuadée d’avoir quelque chose de puissant à transmettre, à partager mais ne sachant pas
vraiment quoi ni comment. J’avoue que c’était parfois désarmant.

À son tour, le
yoga intégral est entré dans ma vie et de nouveau je partais en exploration sans réelle envie de devenir professeur de yoga. Le yoga est une magnifique pratique mais les effets de mode et de starisation dans ce qui devenu le milieu du yoga, m’ennuient profondément. Je ne m’y reconnait pas. 

C’est une sensation étrange de se laisser porter par le flow des expériences et d’investir en soi pour se retrouver, se découvrir. S’autoriser à être.

De “Madame Noé”, je me suis ré-appropriée mon prénom, que je trouvais trop doux, trop féminin. Aujourd’hui, j’accepte la douceur qui émane de moi, ma sensibilité qui fait ma singularité. Je deviens celle que je suis vraiment : “Noëlline avec deux ailes”.

Aujourd’hui, je
sais bien que tout cela faisait parti de mon parcours de vie, de mes
apprentissages et de mes expériences d’évolution. L’ayurveda m’a aidé dans cette reconnexion avec moi-même, avec mon corps, avec ma nature profonde. Peu à peu je me suis libérée de la culpabilité d’être ou de ne pas être ce que l’on attendait de moi. Le yoga quant à lui a ouvert des champs, des espaces en moi que je ne
soupçonnait même pas. L’apprentissage de la contorsion m’a aussi énormément
transformé psychiquement et physiquement. Je me suis ré-appropriée mon corps, j’ai appris à l’aimer et j’ai ouvert les vannes de mes émotions enfouies. J’aimerais dire que ça a été facile, mais non… Même si ce fut une intense et folle libération intérieure. Une longue période de digestion s’en est suivie. C’est d’ailleurs en
cette même période que j’ai repris le dessin. Un hasard ? Bien sûr que non ! 

Mon style avait changé, plus précis, stylisé, presque chirurgical,
avec une touche de poésie et de délicatesse soutenue par l’influence de mes racines spirituelles. Spontanément, j’ai d’abord dessiné mon coeur cicatrisé et féminisé, puis mes ailes sauvages
prêtes à se déployer. Tous deux tatoués sur ma peau. Je l’ai vécu comme un rite de passage, la marque de ma transformation, d’une
intensité indescriptible et tellement puissante. Ce qui m’a fortement encouragé à partir me former au tatouage, à Bangkok; et ainsi de pouvoir accompagner
d’autres personnes qui, comme moi ont eu besoin de marquer leur histoire, une
symbolique, un message qui ait du sens sur leur peau. Une façon de célébrer leur temple sacré et de se reconnecter à leur essence, leurs origines, leur corps, leur esprit et leur coeur. 

Aujourd’hui, je me
sens plus forte et légitime de prendre la place qui est la mienne, celle qui
fait vibrer mon coeur.

Je n’ai plus peur des réactions, que cela puisse paraitre absurde ou incensé.
J’ai décidé d’assumer pleinement mon âme d’artiste et de la laisser vivre,
s’exprimer et vibrer toutes ses couleurs. C’est vertigineux, mais j’y suis
alignée.

La créativité a fait partie de mon parcours personnel thérapeutique et spirituel. Enfant, elle avait déjà une grande place dans ma vie car c’était pour moi la liberté de choisir la forme à travers laquelle je souhaitais exprimer qui je suis à chaque instant, dans toutes mes facettes. Je dessinais, je peignais, j’écrivais des poèmes… Je me souviens avoir davantage confiance en un morceau de toile et quelques pinceaux, qu’en la communication verbale. C’était une façon de m’autoriser à partager mon vécu, mes expériences, pour panser mes blessures, et retrouver progressivement une liberté intérieure. La créativité est un formidable moyen de se libérer de ses conditionnements et de ses schémas, de poser une action concrète et symbolique dans la matière. Une façon de se responsabiliser par rapport à ce que l’on vit et de se positionner. Un refuge m’ayant permis de canaliser mes émotions.

Je renoue avec mon enfant intérieur et je me
laisser aller à vivre, portée par mes valeurs et mes rêves, ma créativité, sans limite… se laisser porter par l’ivresse et les délices exquis de la vie. Avec l’envie aussi de vous accompagner aussi à déployer votre créativité. Alors même si je ne dévoile pas tout
aujourd’hui. Suivez-moi pour de nouvelles aventures !