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L’AMOUR avec un grand A

Crédit photo : Pierre de Reimpré

Ne connaissant pas l’histoire de mes parents biologiques, je me suis demandée maintes fois si j’étais vraiment le fruit de l’amour. Comme si j’avais besoin de justifier mon incarnation sur Terre, comme si j’avais besoin de savoir que je méritais cette place qui est la mienne, comme si l’amour me donnait plus de crédibilité, de sens, de légitimité. Pour ne pas avoir l’impression de la voler.

C’est peut-être pour cela que l’amour a toujours eu un rôle essentiel dans ma vie. Enfin, devrais-je dire le besoin d’être aimée, car je comprends aujourd’hui que c’est totalement différent puisque ce besoin d’amour naissait d’un manque, et du sentiment d’abandon ressenti à ma naissance. Je recherchais donc à remplir ce vide en cherchant à l’extérieur, dans l’amour qu’on me donnait.

Pourtant, j’avais souvent l’impression que l’on ne m’aimait pas ou pas assez, sans avoir conscience de ce qui se jouait. C’était comme un puit sans fond que je devais remplir continuellement, nourrissant insatisfaction, déception et incompréhension. Rien ne me comblait, et je me sentais envahie par la colère et la tristesse.

L’envie d’aimer était là, mais je me sentais vide, incapable d’aimer vraiment.

J’ai souvent recherché des relations d’amour intenses, fusionnelles, passionnelles, dans lesquelles je ne pourrais faire qu’un avec mon partenaire. Moi qui suis pourtant animée d’un profond sentiment de liberté, je me sentais tiraillée, perdue. J’avais tellement peur de m’écouter, de me rencontrer moi-même, que je choisissais inconsciemment de me perdre dans une relation, de me fondre dans l’autre, pour m’oublier encore et m’abandonner moi-même. Je me jetais coeur, corps et âme dans une relation, alors que je ne savais même pas qui j’étais vraiment, quels étaient mes désirs profonds. 

Pendant longtemps, je ne savais pas m’aimer, ou plutôt devrais-je dire, je n’arrivais pas à m’aimer.

Je me laissais tomber, et je m’en voulais terriblement. Ne cherchant pas au bon endroit, la souffrance ne me lâchait pas. Inévitablement.

Plus tard, j’ai pu observer le processus par lequel je me laissais happer : Au début d’une relation, je me sentais renaitre, stimulée, vivante, curieuse, créative dans la relation et puis je sentais le lien se dissoudre progressivement et je perdais le fil, l’envie, le goût. Je vivais la situation comme un échec, comme un nouvel abandon, une petite mort lente, lancinante, étouffante. Puis venait la séparation, souvent déchirante, chaotique. On ne fait pas de fumée sans feu. J’étais certaine de mourir, que mon coeur n’allait pas survivre sans lui.

Et puis non… Je survivais… Je renaissais dans une nouvelle histoire, un peu trop vite, un nouveau souffle, des papillons dans le ventre. Je me sentais remplie, nourrie, complète. Un nouvel amour naissait, brûlant, intense, vibrant, stimulant et le cycle reprenait. Plus ou moins longtemps.


Et puis, il y a environ 5 ans, je rencontrais la personne idéale pour faire exploser ces schémas. Une part de moi me disait de ne pas m’y frotter, alors qu’une autre me disait de prendre le taureau par les cornes. Je savais que le cycle infernal devait cesser et même si j’avais conscience que cette histoire serait probablement difficile, je savais qu’elle me ferait grandir. J’ai donc pris mon courage à deux pleines mains et je me suis plongée dans cette nouvelle aventure. Nos histoires respectives se regardaient en miroir. Nos blessures et nos attentes aussi. Rien de tel pour faire bouger les lignes, pour ne pas dire provoquer un tsunami.

Je ne pense pas qu’il y ait de hasard dans la vie, que tout arrive pour une raison et que nous traversons les expériences que nous sommes capables de surmonter pour nous faire avancer. 

La traversée fut intense, périlleuse, parfois au bord du naufrage mais j’ai gardé le cap, je me suis promis de ne pas reproduire les mêmes schémas et j’y ai mis beaucoup d’énergie. Aujourd’hui, nous partageons toujours nos vies et nous grandissons encore ensemble.


Cette histoire m’a permis de comprendre que je me trompais de chemin dans ma façon de vivre une histoire d’amour, car l’ amour pour qu’il soit partagé dans le couple, doit d’abord se trouver en soi. Petit à petit, je me suis rendu compte que je ne m’aimais pas. J’aimais des bouts de moi, mais pas l’entièreté de qui je suis. Durant tant d’années, je sentais bien que quelque chose n’allais pas au fond de moi, mais je me sentais dépossédée de moi-même. Les responsables étaient toujours à l’extérieur. Je cherchais inlassablement l’amour et le bonheur à l’extérieur, en vain. Pendant longtemps, j’ai attendu que l’on me sauve; que ce soient les thérapeutes, mon couple, les amis, etc. J’espérais qu’ils répondent à mes attentes, qu’ils pansent mes blessures. Ce qui n’arrivait évidemment jamais compte tenu du niveau de mes attentes. 

Après une période introspective, je sais que c’est avec moi que je dois fusionner avant tout. C’est à moi de remplir le manque, le vide que je peux sentir parfois, c’est à moi de me nourrir, de me mettre en joie, de me choyer, de me respecter, de poser mes limites lorsque c’est nécessaire. J’ai repris la responsabilité de ma vie, de mon amour, de ma confiance.

Ces explorations m’ont permit de réaliser que personne ne peut sauver personne, mais que l’on a la capacité de se sauver soi-même, et que c’est déjà un pouvoir énorme. En faisant preuve de courage, de bienveillance, de persévérance et d’engagement envers soi-même, on peut tout changer, transformer, créer.


Je ne vous cache pas que c’est un long processus, un voyage intérieur où j’ai accepté de plonger dans mon authenticité, en me libérant de l’illusion qui m’empêchait de voir la vérité de ce qui est. Depuis plusieurs années, j’expérimente la connaissance et la conscience de moi-même; c’est d’ailleurs avec joie que je vous accompagne dans ce processus. 

J’accepte les hauts et les bas, l’inconfort parfois, avec ou sans résistance, les moments où je me sens avancer et les moments de régression aussi, presque inévitables car faisant partie du même processus d’évolution. J’ai commencé cette exploration grâce à plusieurs outils tels que la méditation, l’ayurvéda, le yoga, la connexion au souffle, le chamanisme, la pratique des mantras, les riches échanges au rythme des rencontres et les récents partages inestimables au Pays-basque, l’énergie purifiante de l’océan 🌊 ,etc… Au fur et à mesure, j’ai rencontré les expériences qui correspondaient à mes besoins du moment. Sachez que l’important c’est de commencer quelque part et de se faire confiance pour trouver les espaces sécurisants et bienveillants pour le faire. 


Pour s’aimer, il faut accepter d’être soi-même, avec ses parts d’ombre et de lumière. Réaliser avec humilité que nous sommes tous humains, donc faillibles et imparfaits; qu’il n’y a donc aucune raison valable de culpabiliser ou d’avoir honte de nos erreurs comme cela arrive trop souvent. Au contraire, comprendre que nos échecs et nos erreurs sont nos plus belles leçons si l’on veut bien les regarder avec empathie et bienveillance. 😊 

Combien de fois mon histoire m’a ouvert les yeux et m’a aider à comprendre combien mes erreurs avaient été si précieuses à mon évolution lorsque j’étais capable de les reconnaitre et d’aller ainsi vers plus de cohérence à travers mes actes, mes pensées, etc… Comprenez que rien n’est figé, tout est évolutif. La vie est un perpétuel mouvement. Ce qui est vrai aujourd’hui peut ne pas l’être demain. On peut changer d’avis, changer de route, d’envies, d’objectifs, de rêves. On a le droit de respecter nos besoins. Il n’y a pas de limitation. 

Ce n’est pas en m’oubliant, en plaçant sans cesse les autres au centre de mon attention, en ne respectant pas mes besoins ou mes désirs profonds, que je peux offrir un amour sincère. Je n’ai plus à chercher dans l’autre ce que je n’arrive pas à m’offrir moi-même. Un amour, empreint de liberté et de respect.

Je suis la seule personne à pouvoir combler mes attentes, à pouvoir m’offrir cette liberté d’être exactement qui je suis.

Ce qui ne veut pas dire que je ne souhaite pas partager ma vie avec les autres, mais que je serai justement apte à les aimer vraiment pour ce qu’ils sont.


Personnellement, un des outils qui m’aide beaucoup au quotidien, consiste à prendre conscience de ma respiration car c’est ce qui me permet de me connecter à mon corps, à mes ressentis, à la vie qui circule en moi et à l’extérieur de moi. 

Et croyez moi, quand on réalise déjà cette part de magie de la vie, par des choses qui paraissent toutes simples, mais que l’on a tendance à ne pas considérer, ça permet de prendre du recul sur les choses, sur soi-même et de lâcher prise. 

Loin de la dramaturgie que l’on a l’impression de vivre.


Et vous, comment aimez-vous ?


L.O.V.E

Noëlline {avec deux ailes}




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